Plutôt que de regarder dans le marc de café, les professionnels ont préféré échanger leur expérience lors de la conférence sur les frontières du marketing digital organisée par Viuz. Des échanges qui ont permis d’envisager les courants dans ce domaine pour les années à venir.
La tendance de fond tout d’abord : la publicité digitale domine le secteur et supplante la publicité télévisée. Les marketeurs tablent sur une progression de 8,1 % de publicité online contre +0,3 % pour le marché global tous médias confondus.
La réalité virtuelle n’est plus une vue de l’esprit
Ceci posé, Thomas Husson, analyste chez Forrester a attiré l’attention sur quelques pistes. L’usage de la réalité virtuelle va augmenter significativement. En 2016, on estime à 1 million le nombre de casques utilisés aux États-Unis. En 2020, ce chiffre atteindrait 50 millions, dont 20 millions en entreprise. Les secteurs les plus concernés par son usage seront les secteurs du tourisme de luxe et de l’automobile.
Le mobile : omniprésent et indétrônable en 2016
Autre tendance majeure : le mobile supplante le PC et s’immisce de plus en plus dans notre vie privée. Le « mobile first » est en train d’être dépassé par le « mobile only » et se place au centre de la galaxie des objets connectés (IOT). Quelques chiffres donnent la mesure de cette omniprésence. En 2015, Facebook a réalisé 78 % de ses revenus publicitaires sur mobile, 51 % du temps passé sur Internet l’est via notre téléphone et 50 % des 100 milliards de requêtes sur Google se font avec lui. Notre smartphone est partout, empiétant sur notre temps libre et nos loisirs, petit monstre chronophage et omniscient.
2016 : 75 % du trafic web sera de la vidéo
Depuis 2011, l’usage de la vidéo ne cesse de croître. Chaque jour, elles sont 8 milliards vues sur Facebook ou Snapchat et un internaute regarde en moyenne 40mns de vidéo par session. Pour faire face à cette suprématie, Google a lancé YouTube Kids et YouTube Gaming. Objectif de ce ciblage, permettre aux annonceurs de détecter les intérêts du public visé pour mettre en adéquation la publicité digitale. Aux professionnels de déterminer le bon format de vidéo à développer, même si une préférence se dessine pour les « short time ».
Personnalisation de la publicité digitale
Dernier constat majeur, la nécessité de réaliser un marketing digital toujours plus personnalisé. Chez l’Oréal, Laurent Laforest rappelle que la communication passe, dans leur domaine, par le biais des influenceurs. Comprendre sous ce terme barbare, les blogueurs et les réseaux sociaux.
Les blogs toujours plus spécialisés deviennent un intermédiaire incontournable dans le secteur du luxe et du maquillage. Toutefois, ce pouvoir d’influence nécessite une véritable objectivité de leur part et la promotion de produits doit être encadrée clairement par des articles sponsorisés.
Les réseaux sociaux sont davantage sollicités par la tranche d’âge 16-34 ans qui se réfère à eux dès qu’ils recherchent une information. Passé 50 ans, le moteur de recherche reprend ses droits.
Aux marketeurs d’imaginer, comme chez Sosh ou Parisien, des campagnes en fonction des habitudes et intérêts des internautes. Contenu ciblé, propositions d’abonnements en fonction des données recueillies permettent un meilleur taux de conversion.
La dure réalité du marketing : faites ce que je dis…
Une fois toutes ces tendances analysées, testées et appliquées, il faut, toutefois, revenir à la réalité des chiffres. Dans les entreprises le fossé entre les habitudes du consommateur et les pratiques marketing est loin d’être comblé.
En 2015, seules 7 % des entreprises répondant au Baromètre Idaos sur la transformation digitale ont investi dans les nouvelles technologies et modifié leurs méthodes de communication. Ailleurs, tout reste en devenir. La tendance du marketing digital en 2016 commence peut-être par une prise de conscience qu’Internet est devenue une réalité.
Autres articles :