Le journal papier a de beaux jours devant lui. En 2016, les parutions d’entreprises prospèrent et sont lues assidument par les employés qui les préfèrent à tout autre moyen de communication.

Voici quelques années on les donnait pour mortes, détrônées par intranet et les réseaux sociaux. Contre toute attente, il n’en est rien. Selon une étude Havas, 95 % des sociétés diffusent un journal d’entreprise en 2016 .

Augmentation des parutions de 10% chaque année.

France Télécom tire sa revue à 130 000 exemplaires, Engie à 170 000 sa publication trimestrielle. Pas une entreprise qui n’ait son magazine. Premier vecteur de la communication interne, il véhicule à la fois les informations en rapport direct avec la société, mais sert de plus en plus de moyen d’expression aux salariés. Chez France Telecom, le personnel, peu importe sa qualification, n’hésite plus à proposer des sujets à leur magazine Connect.

À l’heure de Facebook et de la communication intranet, ils sont lus et suivis fidèlement. 90 % de leur lectorat apprécient leur lisibilité et 82 % trouvent leur contenu intéressant, alors que la diffusion des informations sur intranet plus désincarnée ne fonctionne pas et que 58 % des entreprises relaient celles-ci par l’intermédiaire de réseaux sociaux.

Chez Havas, le marché des magazines d’entreprise croit de 10% par an, malgré les coûts d’impression. Une publication de 8 pages tirée à 3 000 exemplaires revient à 11 000 euros. À l’agonie voici quelques années, le magazine d’entreprise, nouvelle mouture, compte toujours plus d’adeptes.

Une mise en page et un contenu dépoussiérés signent le renouveau

Ils doivent leur résurrection autant à leur contenu qu’à leur contenant ! Les journaux d’entreprises ont énormément évolué. Fini les six feuilles austères, à la mise en page conventionnelle pour un contenu barbant. Les professionnels de l’édition constatent que leurs responsables ont beaucoup dépoussiéré le genre et appliquent désormais les recettes du succès de la presse générale à ces publications.

Celles-ci proposent de moins en moins de longs articles au profit de sujets plus personnalisés. Elles jouent la carte de la proximité et recourent davantage à des entretiens ou des portraits pour présenter des articles. Le discours moins institutionnel s’efface au profit de l’emploi du nous ou du je. On peut y voir l’influence directe des émissions de téléréalité ou des reportages. Une nouvelle approche du rédactionnel qui a poussé Orange Mag à publier 11 éditions régionales.

Des publications toujours plus proches du lectorat

La langue de bois est pourchassée dans toutes les rédactions. Les salariés, comme tout lecteur de presse, cherchent une information fiable et vérifiée, se défiant d’un parti pris facile souvent reproché aux journaux d’entreprise.

Les chiffres de l’étude l’attestent, s’il aime son journal d’entreprise, le lectorat considère les informations données au fil des pages comme peu fiables. Un réel travail de confiance doit s’opérer qui passe par un traitement objectif de l’information. A contrario, s’il apprécie les interviews pour illustrer un sujet, 47 % seulement plébiscitent la place accordée aux salariés. Le nombrilisme a ses limites aux portes de la société. Tout beau et en quadri, le journal d’entreprise doit, désormais, traiter, en priorité, de l’information dans son secteur d’activité et être une ouverture sur celui-ci.


 

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