Nos vies entières sont connectées. Accros aux smartphones, toujours à portée de main, tablettes, montres ou autres objets connectés, difficile de passer à côté d’une certaine réalité connectée. D’ici 2020, les experts annoncent entre 20 et 50 milliards d’objets connectés. Des smartphones, toujours plus performants, aux brosses à dent (effrayant !), vêtements, appareils electro-ménagers, etc… Une multitude d’objets connectés envahiront notre quotidien. Grâce à « l’Internet of Things », la publicité a de beaux jours devant elle. Son ciblage gagne en précision.

Chaque objet de notre quotidien devient, à notre insu, un vecteur d’information pour les annonceurs. A la maison, en déplacement ou même lors de notre footing, nous transportons ces objets intelligents partout avec nous. L’Internet des Objets (ou IdO) est une occasion sans pareille pour les annonceurs de connaître nos habitudes de consommation et notre comportement d’achat. Voici quelques exemples.

La bouteille de whisky connectée de Diageo

Diageo, entreprise leader de boissons alcoolisées a dévoilé lors du Mobile World Congress à Barcelone en mars 2015 la bouteille de whisky intelligente. Cette bouteille dispose d’une puce ultra fine ; OpenSense. Cette puce est placée sur l’envers de l’étiquette de la bouteille. Le consommateur, en scannant l’étiquette, envoie ainsi un signal à Diageo. L’entreprise peut ainsi suivre la bouteille à la trace, lors de son achat, de son transport, et ainsi d’envoyer sur le smartphone du consommateur un certain nombre d’informations ciblées. L’idée étant de l’inciter à acheter des produits connexes. C’est l’occasion pour l’entreprise de collecter des données sur le consommateur et de personnaliser son discours publicitaire.

Les cosmétiques intelligents

Le secteur des cosmétiques semble lui aussi adopter le virage des objets connectés. Ainsi, l’acte anodin de se brosser les dents avec notre brosse à dent connectée Oral B, Philips ou Kolibree devient source d’informations pour les marques. La brosse à dent va transmettre la fréquence et techniques des brossages. Les marques, une fois ces données collectées, pourront envoyer un certain nombre d’offres ou conseils au consommateur. L’Oréal semble également suivre la tendance avec un éventuel mascara connecté.

Des habitudes de consommation pistées

Des évolutions publicitaires intéressantes, soulignées par Jeffrey F.Rayport, professeur à Harvard Business Review. L’atout indiscutable de cette publicité connectée est justement de se fondre dans le quotidien, et de devenir ainsi indétectable. Cette publicité va suivre le consommateur dans ses moindres mouvements, et s’immiscer dans sa vie de façon permanente.
Ces données ne sont a priori utilisées que pour ajuster au mieux le message des entreprises aux consommateurs. Mais elles profitent aussi à d’éventuels nouveaux actes d’achats. Et c’est toute la limite du système. La frontière entre vie publique et vie privée est fine. Et l’introduction de ces publicités dans nos objets du quotidien pourrait bien poser problème.

Un débat sur le sujet des objets connectés serait le bienvenu sur les prochains mois. Une occasion de baliser le terrain des publicités dans notre quotidien, afin d’éviter toute dérive sur notre vie privée. Ces techniques marketings évoluent vite, et il est indispensable de préserver l’intimité de chacun devant ces innovations continuelles.


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